Entretien avec Raphaël Jotterand sur la…
Entretien avec Raphaël Jotterand sur la préparation estivale 2024/25
17.08.2024
Entraîneur depuis 2020 chez Foot Région Morges et en charge des Juniors C Youth League pour cette nouvelle saison, Raphaël Jotterand s’exprime sur l’organisation de sa préparation estivale 2024/25.
Tu as été reconduit cette saison afin de suivre la génération 2010 pour évoluer en Youth League. Quel est l’avantage de travailler avec une équipe sur deux ans ?
L’avantage c’est qu’on a douze mois pour mettre en place le jeu qu’on souhaite produire avec notre équipe. Et qu’on connaît les joueurs: leur poste de prédilection, leur caractère, leurs affinités etc. Cela serait faux de dire que tout est en place et qu’il n’y a plus qu’à attendre que le championnat commence mais on a beaucoup moins de doutes sur notre projet. On a un système qui fonctionne, des principes avec ou sans ballon que les joueurs connaissent à la perfection donc c’est l’idéal. Ce qui est positif c’est qu’ils sont aussi habitués à notre manière de travailler. Ils savent ce qu’ils doivent faire quand ils arrivent en match où à l’entraînement, ils connaissent nos exigences et les règles de vie que nous avons instaurées donc on perd moins de temps sur ce genre de détails. Globalement, je dirai donc qu’avoir une équipe sur deux ans c’est surtout l’occasion d’aller au bout de nos idées et d’amener les joueurs là où on le souhaite.
La saison passée, l’équipe découvrait le football à 11 avec des joueurs issus des 5 clubs partenaires FRM et accédait au niveau Promotion dès le second tour. Quels sont les objectifs de cette saison en Youth League ?
C’est très dur de se fixer des objectifs chiffrés car on ne connaît pas le championnat. Les équipes, les entraîneurs, les joueurs changent constamment, donc on n’a pas de référence. Par contre, une chose est sûre, on va aborder chaque match avec l’unique ambition de le gagner. Et après, on verra où ça nous mène. Outre le résultat, le plus important pour nous c’est que chaque joueur connaisse la meilleure progression possible cette saison. Si on arrive à tirer le meilleur de chacun des 23 joueurs de notre effectif, je suis persuadé qu’on vivra une saison fructueuse.
Tu as déjà été responsable des C Youth League il y a 2 ans. Désormais, tu accompagnes cette génération sur deux années. Qu’as-tu changé sur l’organisation de ta préparation pré-compétition ? Quels sont les contraintes à gérer ?
Je suis persuadé que dans le sport, l’expérience est un élément clé. On doit apprendre de nos erreurs et se rendre compte que parfois on ne fait pas tout juste. Il y a deux ans, je me souviens qu’on avait misé très fort sur la rigueur à l’entraînement et la condition physique. Aujourd’hui je vois les choses différemment. Je me base sur une préparation où le 99% du travail se fait avec un ballon dans les pieds. Ça nous laisse plus de temps pour peaufiner notre jeu et je suis persuadé que le travail intégré, bien réalisé, amène beaucoup plus de bienfaits qu’une préparation physique sans ballon. Comme dit avant, on a aussi la chance d’avoir cette équipe depuis un an déjà. Donc notre but sur ces quatre semaines de préparation, ce n’est pas de révolutionner le monde mais simplement de remettre en place les pièces du puzzle les unes après les autres.
Pour le moment tout se passe très bien mais il faut avouer que, comme dans la plupart des clubs amateurs suisses, on a une préparation qui n’en est pas vraiment une. La durée est très courte et les joueurs reviennent de vacances (et certains repartent) de manière échelonnée. Il faut donc jongler entre l’état de forme de chacun et faire preuve d’une certaine patience. J’attends des joueurs qui reviennent de vacances qu’ils soient prêts à reprendre dès qu’ils arrivent. Ils ont tous un programme de maintien en forme à respecter, basé sur l’explosivité. Je sais que parfois ce n’est pas facile de s’y tenir quand on est à l’autre bout du monde mais globalement je suis content d’eux. C’est important de s’y tenir un minimum car le risque de blessure est très élevé au retour de vacances. Nous n’avons pas les moyens d’attendre dix jours pour que le joueur puisse disputer son premier match amical. Parfois, début août nous sommes 10/12 à l’entraînement donc nous devons composer avec. Ce que je remarque c’est que nous avons une très bonne collaboration avec les autres équipes du groupement qui nous permet de faire des entraînements - et même des matchs - en commun.
Des matches ont été programmés contre des équipes M15 (FC Stade Lausanne Ouchy, Yverdon-Sport FC, Servette FC). Quelles sont les différences de jeu avec des équipes CYL ? Que cherches-tu à développer sur ce types de match ?
Déjà, je le vois comme une opportunité, puis comme un challenge. Il n’y a rien de plus motivant pour un joueur que d’affronter les meilleures équipes du pays. Parfois, je trouve qu’ils ne sont pas assez reconnaissants de ça et qu’ils ne profitent pas assez du moment. Après, si j’ai accepté (ou proposer) autant de matchs contre des M-15, c’est que j’ai la certitude qu’on peut les pousser dans leurs retranchements. C’est encourageant et ça me permet de voir dans les détails les domaines où nous sommes en place et ceux où il y a du travail. Contre ces équipes, si tu ne fermes pas bien les espaces et que tu laisses un mètre de trop à ton adversaire tu n’as aucune chance de gagner. Il y a deux différences majeures entre nos CYL et leurs équipes. La première c’est l’intensité qu’ils mettent pendant 80 minutes. La deuxième c’est l’aspect technique. Ce sont les meilleurs joueurs non pas d’une région mais d’un canton. Donc c’est simple, si on veut passer un palier supplémentaire, on doit réussir à tenir le choc contre des équipes de ce gabarit-là.